Tricycles, quadricycles se succéderont et trouveront rapidement leur marché, mais le moteur à vapeur représentait un poids et un encombrement peu compatibles avec les dimensions possibles des véhicules automobiles.
Le moteur à pétrole était la solution d’avenir mais il deviendra plus tard la pomme de discorde entre les trois associés…
De Dion était à juste raison, pour le pétrole, Trépardoux pour la vapeur et Bouton comptait sagement les points.
En 1890, l’épouse de Trépardoux, Eugènie Ernestine, née Bouton, sœur de Georges Thadée, décède peu de temps après la naissance d’un enfant.
Suivant certaines sources, on chuchote que cet enfant aurait eu pour géniteur, non pas le mari d’Eugènie Ernestine mais bel et bien le comte de Dion lui-même qui s’intéressait autant aux jolies femmes qu’aux automobiles…
Il est certain, en tout cas, que ce dernier était certes un remarquable entrepreneur au dynamisme et à l’imagination hors du commun, mais aussi un coureur de jupons assidu, qui ne détestait pas faire la une de la Presse, aussi bien pour vanter les qualités de ses engins révolutionnaires, ses duels, ses aventures féminines que ses prises de position politiques parfois fracassantes !
Génie de la Communication avant la lettre, il était à lui seul, la meilleure publicité de sa marque.
Un tel tempérament, à long terme, ne pouvait pas s’accorder avec celui de Trépardoux, ombrageux de nature et agacé par les foucades et les éclats de son associé.
Les rumeurs fâcheuses concernant les infidélités supposées de son épouse, qui n’était plus là pour défendre son honneur, n’étaient pas faites pour arranger la situation.
Enfin, les divergences d’opinion concernant le choix de l’énergie - vapeur ou pétrole - feront déborder la coupe. La rupture entre les deux hommes était inéluctable : Trépardoux claqua définitivement la porte en 1893.
Immédiatement, de Dion dissout la société dans laquelle le nom de Trépardoux était à l’honneur et crée la société “De Dion Bouton”.
Un certain baron de Zuylen, apparenté aux Rothschild, apporte de gros capitaux et l’affaire prend très vite un essor considérable. La vapeur est abandonnée au profit du pétrole.
Charles Thadée Bouton, son fils et sa femme