
Ainsi, peut-on constater que les problèmes de reconversion ne datent pas d’hier….
Ayant sept ans de moins que Georges Thadée, le divin Alphonse n’a sans doute pas connu à Honfleur “le petit père Bouton” lors de sa jeunesse honfleuraise et n’a sans doute jamais franchi le seuil de l’atelier de M. Dubourg. Cela étant, cette belle publicité signée Alphonse Allais a vraisemblablement été financièrement récompensée par l’associé de son compatriote qui appréciait toutes méthodes menant à une plus grande notoriété pour son entreprise…
Si Alphonse Allais avait fait un bout de chemin avec Georges Thadée durant son enfance, il n’aurait pas manqué - comme le firent à tout coup ses camarades d’école - de brocarder le jeune Bouton, détenteur malheureux de prénoms et d’un patronyme qui prêtait trop à rire, avec un jeu de mot trop facile.
Trop souvent, les parents ne se rendent pas compte du calvaire qu’ils imposent à leurs rejetons en les baptisant de prénoms qui feront d’eux des victimes toutes trouvées pendant leur enfance…
Vérification effectuée, il s’avère que le prénom de Thadée, surnom donné à Saint Jude, l’un des douze apôtres du Christ, petit neveu de la Vierge Marie, symbolisait la douceur et la bienveillance, qualités qui correspondait assez bien à la personnalité de Georges Thadée Bouton… Ceux qui croient à la prédestination des prénoms trouvent parfois des justifications à leur théorie. Quand on voit la photo de son épouse née Pauline Agasse qui lui donna un fils, Albert Henri, né en 1895, on a l’impression - toute subjective - que son caractère n’avait rien à voir avec celui de son époux.
Ce visage revêche et sévère laisse à penser qu’elle ne risquait pas de séduire ou d’être séduite, comme sa belle sœur, par l’associé de son mari !
Son fils Albert Henri fera une carrière de… photographe. Vieille tradition familiale.
On peut s’étonner cependant que son papa ne lui trouva point un fauteuil doré au sein de la grande entreprise qui portait en partie son nom.
En conséquence, ne pourrait-on pas se risquer à suggérer que Dame Bouton, née Agasse, n’appréciait guère les frasques du Marquis de Dion et qu’elle préféra faire en sorte que son enfant à l’allure bien sage, ne subisse pas de regrettables influences !
On est frappé, en effet, par les différences physiques, morales et sociales séparant les deux associés, qui travailleront ensemble pendant près d’un demi siècle !
Il existe dans l’Histoire de nombreux exemples de partenariat, d’association, d’aventure commune à deux individus totalement différents mais parfaitement complémentaires.